Tech & Innovation Radar — Issue #72

Pour bien commencer, un message d’encouragement pour les entrepreneurs et investisseurs qui croient en la Deep Tech
Ca reste un benchmark avec ses faiblesses et approximations … mais : les IA de NLP de Google et Microsoft ont dépassé les performances humaines sur le test SuperGLUE
Une nouvelle faiblesse des nouveaux modèles de NLP : en plus de révéler certains biais, ils peuvent enregistrer puis ressortir des données privées
SolarWinds : cyberattaque non, espionnage oui … quelques éléments d’explication !
L’année 2021 sera quantique ! le CEA-Leti / Univ. Niels Bohr ont fabriqué des composants en silicium permettant de manipuler des qbits … de bonne augure pour l’industrialisation !
La tête dans les étoiles : voici les grands évènements à ne pas manquer en 2021 … sortez vos agendas, ca promet d’être passionnant ! mon coup de cœur : Lucy la chasseuse d’astéroïdes troyens. Pourquoi ? un programme de 11 ans pour révolutionner la compréhension de nos origines !

Europe needs to back more deeptech startups — sifted.eu

Récemment, l’investisseur Nicolas Colin a posé la question suivante : “Avons-nous vraiment besoin de deeptech ? Non, fut sa réponse. Du moins pas de la part des entrepreneurs, qui seraient mieux avisés, selon lui, d’appliquer les technologies existantes à de nouveaux marchés inexploités plutôt que “de nouvelles technologies de pointe qui résoudront un problème tel que le stockage du carbone, l’équilibrage des réseaux intelligents ou la prolongation de la durée de vie des batteries”. Rechercher l’incertitude sur les marchés, et non les nouvelles technologies, tel était le message — et développer des produits que les gens veulent aujourd’hui, et non demain.

Avant de répondre, permettez-moi de faire un bref survol de ma matinée. La journée commence et j’attrape mon téléphone qui calcule en utilisant une unité centrale de faible puissance créée par une spinout de l’Université de Cambridge (ARM) et qui vaut aujourd’hui 40 milliards de dollars. Je dis ensuite : “Alexa, aurai-je besoin de mon parapluie aujourd’hui ?”, et un logiciel de langage naturel alimenté par l’IA et développé par une société britannique appelée Evi Technologies, rachetée plus tard par Amazon, entre en action. J’appelle une parente âgée et lui demande comment elle se sent après son vaccin Pfizer BioNTech, créé par deux entrepreneurs en biotechnologie qui ont poursuivi une nouvelle technologie (la thérapie par ARNm) initialement rejetée par les marchés financiers et les grandes sociétés pharmaceutiques. Et c’est tout avant le petit déjeuner.

Ce ne sont là que quelques-unes des technologies qui font désormais partie de notre vie quotidienne ou, dans le dernier cas, qui nous permettent de les sauver. Si les entrepreneurs qui ont participé à leur développement avaient été avertis que “la technologie disponible est plus importante que ce que l’on sait en faire”, ou qu’”il est fort probable que la prochaine révolution [technologique] n’interviendra pas avant plusieurs décennies”, les technologies et les marchés qu’ils étaient destinés à créer auraient peut-être mis beaucoup plus d’années à voir le jour, si tant est qu’ils aient vu le jour

venturebeat.com

Fin 2019, des chercheurs affiliés à Facebook, à l’Université de New York (NYU), à l’Université de Washington et à DeepMind ont proposé SuperGLUE, une nouvelle référence pour l’IA conçue pour résumer les progrès de la recherche sur un ensemble diversifié de tâches linguistiques. S’appuyant sur le benchmark GLUE, qui avait été introduit un an auparavant, SuperGLUE comprend un ensemble de défis de compréhension linguistique plus difficiles, des ressources améliorées et un tableau de bord accessible au public.

Lorsque SuperGLUE a été introduit, il y avait un écart de près de 20 points entre le modèle le plus performant et les performances humaines du tableau de classement. Mais début janvier, deux modèles — l’un de Microsoft appelé DeBERTa et l’autre de Google appelé T5 + Meena — ont dépassé les lignes de base humaines, devenant ainsi les premiers à le faire.

…

Aucun successeur à SuperGLUE n’est prévu, du moins pas à court terme. Mais il existe un consensus croissant au sein de la communauté des chercheurs en IA sur le fait que les futurs benchmarks, en particulier dans le domaine linguistique, doivent prendre en compte des défis éthiques, techniques et sociétaux plus larges s’ils veulent être utiles.

venturebeat.com

De grands modèles linguistiques comme le GPT-3 d’OpenAI et le GShard de Google apprennent à écrire des textes à la manière des humains en internalisant des milliards d’exemples du web public. En s’appuyant sur des sources comme les livres électroniques, Wikipedia et les plateformes de médias sociaux comme Reddit, ils font des déductions sur des phrases complètes et même des paragraphes entiers. Mais une nouvelle étude publiée conjointement par Google, Apple, l’université de Stanford, OpenAI, l’université de Californie, Berkeley, et l’université du Nord-Est démontre l’écueil de cette approche de formation. Les coauteurs y montrent que les grands modèles linguistiques peuvent être amenés à montrer des informations sensibles et privées lorsqu’on leur donne certains mots et phrases.

Les coauteurs de l’étude notent qu’il pourrait être possible d’atténuer quelque peu la mémorisation par l’utilisation d’une confidentialité différentielle, qui permet un entraînement sur un ensemble de données sans révéler aucun détail des exemples d’entraînement individuels. Mais même la confidentialité différentielle a des limites et n’empêchera pas la mémorisation de contenus qui sont répétés assez souvent

www.schneier.com

Des articles de presse récents ont tous parlé de la cyberattaque massive de la Russie contre les États-Unis, mais c’est faux à deux égards. Ce n’était pas une cyberattaque en termes de relations internationales, c’était de l’espionnage. Et la victime n’était pas seulement les États-Unis, c’était le monde entier. Mais c’était énorme et c’est dangereux.

L’espionnage est autorisé internationalement en temps de paix. Le problème est que l’espionnage et les cyberattaques nécessitent les mêmes intrusions informatiques et réseau, et la différence n’est que de quelques cliques de clavier. Et comme cette opération russe n’est pas du tout ciblée, le monde entier est en danger — et pas seulement de la Russie. De nombreux pays mènent ce type d’opérations, pas plus intensivement que les États-Unis. La solution est de donner la priorité à la sécurité et à la défense par rapport à l’espionnage et aux attaques.

Voici ce que nous savons: Orion est un produit de gestion de réseau d’une société nommée SolarWinds, qui compte plus de 300 000 clients dans le monde. Quelque temps avant mars, des pirates informatiques travaillant pour le SVR russe — anciennement connu sous le nom de KGB — ont piraté SolarWinds et ont glissé une porte dérobée dans une mise à jour logicielle d’Orion. (Nous ne savons pas comment, mais l’année dernière, le serveur de mise à jour de l’entreprise était protégé par le mot de passe «solarwinds123» — ce qui témoigne d’un manque de culture de sécurité.) Les utilisateurs qui ont téléchargé et installé cette mise à jour corrompue entre mars et juin ont involontairement donné aux pirates de SVR l’accès à leurs réseaux.

C’est ce qu’on appelle une attaque de la chaîne d’approvisionnement, car elle cible un fournisseur d’une organisation plutôt qu’une organisation elle-même — et peut affecter tous les clients d’un fournisseur. C’est un moyen de plus en plus courant d’attaquer les réseaux. D’autres exemples de ce type d’attaque incluent de fausses applications dans le Google Play Store et des écrans de remplacement piratés pour votre smartphone.

www.sciencedaily.com

Un des obstacles au progrès dans la recherche d’un ordinateur quantique fonctionnel a été que les composants qui vont dans un ordinateur quantique et effectuent les calculs réels, sur les qubits, ont jusqu’à présent été faits par les universités et en petit nombre. Mais ces dernières années, une collaboration paneuropéenne, en partenariat avec le leader français de la microélectronique CEA-Leti, a exploré les transistors quotidiens, qui sont présents en milliards dans tous nos téléphones mobiles, pour leur utilisation sur des qubits. La société française Leti fabrique des wafers géants remplis de ces dispositifs et, après mesures, des chercheurs de l’Institut Niels Bohr de l’Université de Copenhague ont découvert que ces dispositifs fabriqués industriellement conviennent comme plate-forme à qubits capable de passer à la dimension supérieure, une étape importante pour un ordinateur quantique fonctionnel.

L’espace en 2021 : les grandes missions vers Mars, éclipses, vols d’astronautes et lancements de fusées à surveiller cette année — www.businessinsider.fr

L’année 2021 verra une série passionnante d’atterrissages sur Mars, de lancements de fusées, de vols d’astronautes, et bien d’autres choses encore.

Le vol spatial humain a changé à jamais en mai, lorsque la fusée Falcon 9 de SpaceX a transporté les astronautes de la NASA Bob Behnken et Doug Hurley vers la Station spatiale internationale. C’était la première fois qu’une entreprise, plutôt qu’une agence gouvernementale, lançait des gens dans l’espace. “C’est la prochaine ère dans le domaine des vols spatiaux habités, où la NASA devient le client”, déclarait Jim Bridenstine, administrateur de la NASA, en août, avant l’atterrissage des astronautes dans le Golfe du Mexique…

Les agences spatiales, elles aussi, ont atteint de nouveaux sommets en 2020 : la NASA a prélevé son premier échantillon de la surface d’un astéroïde. Le Japon a récupéré des échantillons de roche qu’un vaisseau spatial avait recueillis sur un autre astéroïde. La Chine a fait atterrir sur la lune un vaisseau spatial pour y prélever de la poussière.

En 2021, l’exploration spatiale devrait encore s’intensifier. SpaceX et Boeing prévoient de faire voler de nouveaux équipages d’astronautes, des rovers et des orbiteurs sont en route pour Mars et la NASA se prépare à frapper un astéroïde pour modifier sa trajectoire. Il ne se passera guère de semaines sans un lancement, une pluie de météorites ou de nouvelles découvertes d’une sonde, quelque part dans le système solaire.

Mois après mois, voici ce qu’il faudra suivre dans l’espace en 2021